lundi 26 octobre 2009

L'apparition du lapin blanc




"Au bout d'une lumière blafarde, apparut le lapin blanc. Pas celui d'Alice, non, pas assez pressé, pas assez vivant. Deux billes noires, deux taches d'encre qui vous fixent sans vie et pourtant, d'une manière désagréable, on se sent épié. Il débarque sans rien dire, sans prévenir, à peine le temps de mettre la table, de préparer un café et quelques friandises - les gens aiment toujours les friandises. Il débarque sans rien dire et s'assoit à ma table.
- Bonjour, dis-je.
Évidemment, il ne répond rien. Cela m'aurait étonné. Alors je reste en face de lui, j'attends que la lumière maculée, source de l'arrivée de cet animal ni vivant ni robotique, se tarisse, disparaisse de mon salon et me laisse la paix. La paix à moi et désormais mon compagnon de route, silencieux et froid.
Au bout de quelques heures de dialogue de muets, les yeux dans les yeux, contrits, je ne peux me retenir de l'attraper par les oreilles, de le secouer, de le réveiller mais rien n'y fait il ne veut rien me dire, rien faire, rien lâcher.
C'en est fini, j'abandonne, je jette les gants et rend l'éponge... Le lapin a gagné, je quitte le salon et et part vers la lumière.
A moi de polluer son monde de silence et de regards vitreux."

jeudi 22 octobre 2009

Rouge



Rouge, les fleurs que je t'offre.
Rouge, la couleur du ciel le jour de notre rencontre
Rouge, ces cinq lettres vermeilles incrustées sur toile noire
Rouge, le passé oublié que l'on souhaite abandonné
Rouge, peu importe qui je suis voilà ce que je vois
Rouge, ces mots qui ne veulent rien dire mais qui font bien
Rouge, ce mot que l'on répète comme pour donner un sens
Rouge, titre d'un texte sans but aucun
Rouge, voilà que je parle seul, seul à seul, esseulé
Rouge, la tentative de poésie dans un esprit sans prose
Rouge, mais qui es-tu?
Rouge, des couleurs existentielles pour des questions sensées l'être
Rouge, l'être et le désir
Rouge, le désir absolu
Rouge, toi

mardi 20 octobre 2009

Du haut de ma fenêtre



"Du haut de ma fenêtre, j'observe. Petits points blancs, noirs, rouges, glissant sur le sol comme des billes lancées par quelques mains habiles. Personne ne lève les yeux, personne n'ose porter le regard sur ma fenêtre, mais du haut de ma fenêtre je les vois et me demande ce qui peut les inciter à courir ainsi, à marcher ainsi, à rire ou à pleurer ainsi, à parler sans cesse au téléphone ainsi, à traverser au rouge ainsi, à acheter une baguette de pain ainsi. Du haut de ma fenêtre, je ne fais qu'observer et lorsque les rayons du soleil commencent à doucement mourir sur les pierres grises de la façade du mur, une à une, les lumières des autres postes d'observations éclatent, quelques fois par intermittence - le temps d'un passage d'une pièce à l'autre - quelques fois toute une nuit - celui-là est insomniaque. Quelques fois, une tasse de café fumante posée sur le rebord de cette fenêtre, un livre retourné, écartant ses ailes comme pour m'inviter à un autre voyage, j'observe la rue vide, encore endormie, mouillée de la rosée urbaine, ces camions terrifiants projetant des gerbes d'eau pour nettoyer les péchés de la veille, j'observe les pavés qui sèchent en reflétant les derniers lumières d'une nuit que je retrouverais le lendemain.
Du haut de ma fenêtre, je regarde ces petits points humains ne faisant pas attention à moi. Jusqu'au jour où elle lève les yeux, et du haut de ces cinq ans, elle me regarde, m'observe et se demande pourquoi, du haut de ma fenêtre, je ne fais rien, j'observe et puis c'est tout... Demain je fermerais les volets pour plus d'intimité."

Bienvenue

Chers amis, lecteurs, visiteurs de passage, membres d'un collectif pour la libération des opossums,

Je vous remercie d'ores et déjà de faire un détour par ce blog quotidien.

Ici il ne s'agira ni de mettre en avant une oeuvre photographique inexistante (je ne suis pas professionnel de la photo), ni de tenter un pseudo blog tendance avec de jolies photos agrémentées de l'habituelle didascalie "parce que ça fait bien et que peut-être L'EXPRESS fera un article sur moi."

Il s'agit juste d'un exercice quotidien, que je souhaitais partager avec la communauté du net.
Car plus que la technique et le savoir-faire d'un photographe, c'est avant tout l'histoire, la petite ou grande, qui se terre dans les recoins de chaque image, de chaque photo, que je souhaitais faire vivre.
Chaque cliché pris, par vous, par moi, par votre grand-mère, raconte une histoire unique, qui appartient à celui qui la prend.

Je vous invite alors, d'ores et déjà, à vous nourrir de ces histoires, qu'elles égaient votre journée ou vous fassent réfléchir, ou juste vous décrochent un sourire, car ce sera déjà un petit miracle en soit.

La balade peut commencer...